L’église paroissiale n’a pas d’archives et ce manque nous conduit à penser qu’elle fut éclipsée pendant de nombreuses années par les beautés et richesses de sa voisine, l’abbatiale, qu’il lui appartient de remplacer depuis la Révolution.
Bâtie hors les murs, sobre dans son architecture, elle aurait été bâtie primitivement par les premiers disciples de Saint Mayeul ( XIème /XIIème siècle ?... Saint Mayeul est mort en 994, abbé qui gouverna en même temps Cluny et Moutiers Saint Jean). Plus formellement, son existence est mentionnée dans un texte du pape Alexandre III vers 1167.
Elle a fait l’objet de transformations au moyen âge et deux chapelles latérales se greffèrent à 200 ans d’intervalle, qui lui donnèrent la forme d’une croix latine aux croisillons inégaux. La première, vouée à Saint Jean de Réôme (septentrionale) le fondateur de l’abbaye voisine, peut être au XIVème siècle. La seconde autrefois chapelle Saint Antoine (méridionale) devenue ensuite de la Vierge, mais qui plus récemment nous montre à nouveau Saint Antoine en relief derrière l’autel, cette dernière paraît avoir été construite par la famille Vaussin fin seizième siècle / début dix-septième.
Primitivement, le corps principal ne devait consister qu’en une construction rectangulaire large de 10 mètres et longue de 36m se terminant par un chevet plat à son extrémité Nord-Est et s’ouvrant vers le dehors par un unique portail (portail actuel), plein cintre.
A noter, au premier étage du clocher en face sud, une fenêtre géminée bien romane d’aspect.
Ses transformations et agrandissements au fil des siècles ont abouti à l’aménagement d’une magnifique fenêtre flamboyante percée dans le chevet et fermée au moyen d’un vitrail à grand effet , la Conversion de Saint Paul.
A noter la disposition du chevet, très allongé, pour recevoir primitivement... le chœur des moines ?
Voilà cette église qui, il y a près d’un siècle était vouée à la destruction si le cri d’alarme n’avait été poussé à temps par son desservant de l’époque, le Père Dupaquier. Les fonds ont afflué pour en permettre des réparations urgentes et coûteuses… glissement de la toiture, déversement des murs, décollement des voûtes, multiples lézardes
Sa longueur totale actuelle est de près de 40 m.
Mais si l’appel au secours a été généreusement entendu, c’est qu’il ne convenait pas que le village perdît sa vieille église après avoir déjà perdu l’abbatiale à la Révolution. Plus nécessairement encore, il fallait sauver le sanctuaire où Catherine labouré fit sa première communion le 25 janvier 1818, laquelle fut béatifiée le 28 mai 1933.