UN PEU D'HISTOIRE...
Clément Janin dit que les habitants portaient le sobriquet de ‘’Galas ‘’, mangeur, vorace …
Le village qui porte le nom celtique ‘’barr ’’ désignant la montagne, la hauteur… est dominé par la butte du Raseau, petite montagne qui surplombe le village.
‘’ Barrum ‘’est cité en 1147. Saint Mathieu protège son église du XIIIème siècle. A noter que le premier édifice religieux fut donné en 1081 à l’abbaye de Moutiers saint Jean par l’évêque de Langres et confirmé en 1141 par l’abbé Godefroy. L’abbé de Moutiers fut longtemps seigneur de Bard, ce domaine faisant partie de la dotation primitive du monastère.
Les statues de la Vierge et l’Enfant et de saint Roch datant du XVème siècle, furent restaurées et mises en valeur. L’église est remaniée en 1858 grâce à la générosité de la famille Lanneau.
Un calvaire en pierre, également du XVème, a été érigé sur la place parmi d’autres dispersés dans le village. A l’initiative de Jean Michel Massé, maire de Bard, le calvaire a été transféré de quelques mètres en novembre 2020 dans le but de le rendre plus visible et d’optimiser la surface rendue disponible pour des manifestations communales.
Derrière l’église et les hautes branches des arbres, sur la pente du coteau se cache le petit château qui a remplacé le manoir du XVème siècle. Il fut acheté par les ‘’ de Lanneau de Maret ‘’ sous François 1er. L’un des représentants de la famille s’est illustré lors de la bataille de Fontenoy. Charles de Lanneau de Maret fut fait chevalier de l’ordre de saint Louis en 1745.
On peut voir également dans l’église de Bard, une fresque peinte par Amaury Duval élève de Ingres, comme étant sainte Barbe… Celle ci est signée et datée de 1863.
Au XVIIème siècle encore, les habitants de Jeux appartiennent à la paroisse du village de ‘’Bard’’ et une partie du village de ‘’Corrombles’’ qui depuis longue date, est dépendance du marquisat d’Epoisses.
L’actuel bâtiment désigné château est du XVIème pour le centre et du XIXème pour les ailes.
Personnage célèbre : Au XVème siècle ‘’Gui de Bard’’, redoutable soldat a combattu les envahisseurs. En effet les armagnacs ont rencontré une féroce opposition de sa part et subit beaucoup de pertes humaines lors de la tentative d’invasion de la contrée.
Sa sépulture fut présente en l’église de Moutiers Saint Jean jusqu’au 1er quart du XX siècle. Elle fut supprimée lors des travaux de restauration vers 1932.
Autres personnages : L’un des descendants de la famille, Pierre Antoine Victor de Lanneau est né au château de Bard le 24 décembre 1768. Prêtre marié sous la Révolution de 1789, fut le rénovateur de l’ancien collège Sainte Barbe à Paris et reconnu comme illustre pédagogue au début du XIXème siècle. Devenu principal du collège de Tulle, il prêta ensuite serment à la Constitution, et fut nommé grand vicaire de l’évêché d’Autun dont Talleyrand était le prélat. Il quitta ensuite le sacerdoce et gagna Paris où après de multiples déboires, il trouva un emploi au ministère de l’intérieur. Décédé en 1830, son buste se trouve dans la galerie du musée de Semur en Auxois.
Le peintre Etienne Bouhot naquit à Bard en 1780. Issu d’une famille modeste, il apprit d’abord le métier de chapelier, travailla chez un vitrier, puis après des études à Dijon. Vers 1801 il commence une carrière de peintre dans les plus beaux hôtels de la capitale et ce jusqu’en 1834. Il devint ensuite l’un des peintres préférés du Duc d’Orléans et de la duchesse de Berry. En mai 1834, Etienne Bouhot est contacté par Jean Vatout, député de l’arrondissement de Semur, pour prendre la direction de l’école de dessin, créée l’année précédente. Il y consacrera beaucoup de son temps et y terminera sa carrière. C’est sous son impulsion que cette école va se développer de manière importante, puisque dès 1836 on compte 55 élèves, et est considérée comme un véritable vivier d’artistes et d’artisans. Parmi les élèves, on trouve entre autres des sculpteurs comme Pierre Travaux né à Tivauche en 1822 et décédé en 1869, et Frédéric Creusot (1832-1869). A découvrir, certains tableaux d’Etienne Bouhot au musée de la ville. Il décède en 1862.
Sources : Archives municipales de Semur-en-Auxois
Archives départementales de la Côte d’Or